Pourquoi la lumière des LED pourrait être toxique pour la rétine

En seulement quelques années, les diodes électroluminescentes (LED) ont envahi notre quotidien, mettant ainsi fin aux classiques ampoules à incandescence. Lampes, smartphones, téléviseurs, etc. A fois plus économique et écologique, elles consomment 85% d’énergie en moins que les ampoules classiques et leur durée de vie moyenne est de 20 ans. Alors qu’une nouvelle génération de LED encore vingt fois plus puissante va faire son arrivée sur le marché, une étude de l’Inserm, parue en avril dernier, pointe du doigt leur toxicité pour la santé de nos yeux.

Déjà en 2010, un rapport de l’Agence national de l’environnement indiquait que la lumière bleue émise par les LED (qui est proche de celles des UV) pouvait représenter un risque potentiel pour la rétine humaine, appelant ainsi à la plus grande prudence. La scientifique Alicia Torriglia, directeur de recherche à l’Inserm, a donc voulu en savoir plus. « Il y avait des éléments suspects, mais aucun audit expérimental, détaille la chercheuse. Nous avons donc réalisé des tests pour comparer l’effet des LED avec celui des néons, que nous utilisons déjà depuis 50 ans. »

Les normes actuelles ne tiennent pas compte de la toxicité de la lumière bleue

Résultat ? « Nous avons constaté lors des tests en laboratoire que la lumière des LED était beaucoup plus toxique que celle des néons, et qu’elle pouvait causer une nécrose de la rétine chez un rat albinos, ce qui n’avait jamais été démontré auparavant », rapporte la chercheuse, qui admet qu’il est encore trop tôt pour transposer ces résultats sur les humains. Encore une fois, ce sont les effets de la lumière bleue qui sont mises en cause, en accélérant la déficience maculaire liée à l’âge. « Autrement dit, cela laisserait entendre qu’on pourrait en souffrir dès l’âge de 45 ans, contre 60 ans habituellement », souligne Alicia Torriglia.

Cependant, aucun élément ne permet aujourd’hui de démontrer un risque réel pour la rétine des humains sur le long terme, et de nouvelles études scientifiques sont encore nécessaires, précise la chercheuse. A titre préventif, la chercheur recommande ainsi de limiter l’exposition aux LED chez les enfants. « Avant l’âge de 20 ans, le cristallin est fragile et donc plus sensible à la lumière bleue », explique Alicia Torriglia, qui appelle les autorités à revoir les normes. « Ce n’est pas la faute des fabricants, poursuit-elle. Le problème, c’est que les normes actuelles sont basées sur celles des ampoules à incandescence mais ne tiennent pas du tout compte de la toxicité de la lumière bleu émise par les LED. »

 

Source Metronews